Education, handicap et lutte contre la pauvreté par Jérémy Kreins, IV 2013.

IV 2013 «  Système de gouvernance, éducation, handicap et lutte contre la pauvreté »

Jérémy Kreins a réalisé son voyage dans le cadre d’un programme individuel autour des thématiques liées au système de gouvernance, à l’éducation, au handicap et à la lutte contre la pauvreté aux Etats-Unis en se rendant à Washington D.C., Raleigh, Des Moines, Seattle et New York.

Agé de seulement 26 ans, Jérémy Kreins est ancien étudiant de l’Ecole Française des Attachés de Presse et de la Communication (EFAP), il fût attaché de presse à la Présidence du groupe Nouveau Centre à l’Assemblée Nationale de 2007 à 2008, puis responsable de la communication et des relations presse du mouvement Le Chêne de Mme Michèle Alliot-Marie de 2008 à 2009. Nommé en juin 2009 conseiller politique et parlementaire de M. Damien Abad au Parlement européen, il quitte ses fonctions pour rejoindre le cabinet de Mme Marie-Anne Montchamp, Secrétaire d’Etat aux Solidarités et à la Cohésion sociale, en tant que chef de cabinet en charge de l’inclusion sociale et des affaires diplomatiques. Depuis janvier 2013, Jérémy Kreins poursuit son parcours comme Secrétaire général d’ « Entreprises & handicap », association spécialisée dans le recherche et le développement sur l’emploi des personnes en situation de handicap.

Jérémy fait remonter son engagement politique à ses 14 ans et considère la question de l’éduction comme la pierre angulaire de son parcours politique. Ce sont plus de 80 rencontres qui ont émaillé son voyage, toutes en résonnance avec cet engagement.

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> Washington DC

A Washington, Jérémy a pu s’entretenir un long moment avec M. Adrian Smith, Représentant américain de la troisième circonscription du Nebraska, sur la problématique de la ruralité et de l’exclusion rurale. Natif lui-même d’un village de 250 habitants dans le département de la Vienne et collégien dans la ville de Richelieu, il retient notamment de cette discussion la diversité des possibilités offertes aux jeunes aux Etats-Unis, y compris dans ces régions rurales. Par contraste, il se souvient avoir été un des trop rares de son village « enclavé » à « être monté à Paris ». Levier particulièrement efficient pour la mobilité, il retient notamment le mécanisme des bourses et des prêts bancaires garantis par les Etats fédéraux aux étudiants aux Etats-Unis, alors qu’il constatait que les prêts bancaires étudiants étaient souvent décourageant en France.

Par ailleurs, Jérémy s’est entretenu avec un chercheur de l’Université John Hopkins sur la question de l’Europe sociale. Cet échange devrait se poursuivre par l’organisation d’une conférence en France en partenariat avec l’Université John Hopkins sur le thème du vieillissement de la population et de l’Europe sociale alors que la Commission européenne devrait sortir prochainement une étude sur le taux de pauvreté en Europe. Jérémy travaille dans cette perspective avec M. Antoine Durrleman, Président de la 6ème chambre de la Cour des Comptes et ancien IV.

> Raleigh

En Caroline du Nord, Jérémy a touché de près la question de l’accessibilité aux Universités en visitant le campus de Chapel Hill University, un des plus anciens campus de l’Etat. Il a constaté la grande capacité et facilité d’accès à l’information au sein d’un campus, ainsi que l’identité de groupe qui s’y développait. Avec la directrice des relations internationales de l’Université, il projette de créer un partenariat entre cette université et son ancienne école, l’EFAP. Dans cet Etat, il a aussi pu rencontrer l’équivalent de notre Défenseur des droits au niveau fédéral et échanger avec lui sur la question des discriminations sociales, culturelles, sexuelles et sur le récent mouvement né en Caroline du Nord –  le « Moral Monday Mouvement », constatant ainsi l’essor de mouvements citoyens aux Etats-Unis, en écho aux phénomènes similaires visibles en France et en Europe.

> Des Moines

Pour appréhender in situ la ruralité américaine, Jérémy s’est justement rendu ensuite dans l’Iowa, Etat voisin du Nebraska, où il a rencontré le principal lobby en matière de handicap. Il a pu constater que des questions communes  animaient la France et les Etats-Unis sur la question de l’accessibilité au milieu scolaire et à l’emploi, au regard en particulier de la loi Handicap votée en France en 2005. Il relevait néanmoins que l’accessibilité physique des lieux publics et privés étaient nettement plus développés aux Etats-Unis  – « tout est accessible ».

Autre pan de l’espace rural, la question de l’agriculture était aussi au cœur des rencontres dans l’Iowa. En visitant le premier syndicat agricole des Etats-Unis, Jérémy a pris la mesure de la puissance d’une économie américaine basée sur l’agriculture. Alors que près de 50% des commerces avaient fermés à Des Moines suite à la crise de 2008, la ville était en train de devenir le  centre névralgique des courtiers en agriculture. La logique économique et entrepreneuriale de l’agriculture, centrale aux Etats-Unis, avait selon lui disparue en France.

Moment le plus saisissant et « incroyable » de son voyage à ses yeux, la découverte et la visite de l’entreprise « Goodwill Industries », fantastique modèle de réinsertion, d’insertion, d’accueil de jeunes et de cohabitation entre personnes valides et handicapées. Alors que Jérémy est tout particulièrement préoccupé par la question de l’entreprise comme territoire de santé, « Goodwill Industries » est apparu pour lui être un modèle pour sauver et repenser le « secteur protégé » en France. A son initiative, le PDG de « Goodwill Industries » devrait se rendre en France pour présenter son modèle de réinsertion des publics fragiles.

> Seattle et New York 

Enfin, à Seattle et à New York, les rencontres ont été l’occasion d’échanges sur le rôle des communautés religieuses en matière de resocialisation ou encore sur le rôle des arts et du théâtre dans des situations de handicap. Ses interlocuteurs étaient également très en demande d’analyses sur les politiques européennes, la politique française et les relations diplomatiques entre nos deux pays.

Pour conclure son retour d’expérience, Jérémy a insisté sur la nécessité de donner plus d’importance à la diplomatie sociale toujours, selon lui, vue sous le petit angle de la lorgnette. Il a à cet égard lancé l’idée de la création d’une plateforme internationale sur ce thème alors qu’il serait bon de faire connaître les différentes normes sociales existantes.

Jérémy, dans un souci de partage et de prolongement de son expérience d’IV, est ainsi revenu avec plus de six projets en cours d’élaboration. Notamment, M. Mitchell Moos, porte

-parole de l’Ambassade de Etats-Unis à Paris, a déjà pu se rendre dans le collège de Jérémy à Richelieu pour y donner une conférence sur l’introduction à la culture et à la civilisation américaines et une classe de ce collège a pu se rendre à Paris pour visiter l’Hôtel de Talleyrand.